L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE, UNE RAISON DE VENIR À ROUBAIX POUR LES ENTREPRISES
Thibault PFEIFFER est Mineur Urbain. Victor THERY est Chargé de projet. Ils ont tous les deux rejoint la mission Économie Circulaire de la Ville de Roubaix il y a 6 mois pour accompagner les entreprises à faire leurs premiers pas dans l’économie circulaire. (De gauche à droite : Thibault PFEIFFER et Victor THERY)
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos missions ?
V.T. : Je suis Chargé de Projet « Upcycle your Waste », un projet européen financé par l’INTERREG. Il a comme objectif de développer l’écologie industrielle et territoriale pour que les entreprises échangent plus localement leurs ressources. Par exemple, une entreprise qui a trop des palettes va pouvoir se mettre en lien avec une autre entreprise qui a besoin d’en acheter. Ce projet s’adresse avant tout aux TPE et PME de Roubaix mais nous allons aussi pouvoir aiguiller des grandes entreprises.
T.P. : En tant que Mineur urbain, je vais à la rencontre des entreprises pour identifier les gisements des déchets potentiels et faire émerger les projets de valorisation. J’ai également une casquette d’animateur écosystème pour créer du lien entre les entreprises. Le métier de Mineur Urbain est né dans le cadre de la mission Économie Circulaire qui découle de la politique zéro déchet instaurée en 2014 avec l’arrivée de M. DELBAR.
V.T. : Sur ces premiers 6 mois, nous avons audité une soixantaine d’acteurs économiques pour comprendre leurs besoins en matières première, leur parc machine et leurs déchets de production dans le but de créer des synergies inter-entreprises. Il y a de plus en plus d’entreprises et d’entrepreneurs qui cherchent à développer leur activité grâce aux matières secondaires. Nous analysons tous ces gisements de déchets industriels pour réfléchir à les diminuer dans leur ensemble. Comme nous n’avons pas la solution pour revaloriser tous les déchets, d’ici six mois nous devrions lancer des appels à projets pour financer l’entrepreneur ou l’entreprise qui décidera de les développer et les valoriser.
Que représente l’économie circulaire à Roubaix ?
T.P. : Tout a commencé en 2014 avec le “Défi des familles” pour changer sa façon de consommer avec le Zéro déchet. Aujourd’hui ; il y a plus de 600 familles qui se sont lancées le défi et qui deviennent, à leur tour, ambassadrices. Cela a permis d’inciter les commerçants, accompagnés par l’association Roubaix Côté Commerce, à se tourner vers le zéro déchet, et plus de 60 commerces sont labellisés “Zéro Déchet”. En 2017, la dynamique s’est étendue aux autres acteurs économiques. Aujourd’hui, plus de 60 acteurs sont activement impliqués dans cette dynamique. La Ville a créé la mission Economie Circulaire pour développer l’écosystème circulaire roubaisien … ce sont des arguments attractifs pour les entreprises qui souhaitent s’implanter à Roubaix.
Comment votre mission est perçue par les entreprises roubaisiennes ?
V.T. : Globalement, les entreprises nous accueillent avec intérêt car elles souhaitent réaliser des premiers audits pour connaître les pistes d’actions. Certaines produisent beaucoup de déchets, donc l’intérêt économique est réel. D’autres ont des enjeux RSE et les plus grandes ont souvent un collaborateur dédié à cette mission. D’autres organisations s’intéressent à notre action parce qu’elle correspond aux valeurs qu’elles défendent et elles souhaitent passer à l’action.
T.P. : Nous créons du lien entre les acteurs pour leur faciliter l’accès aux différents services de la ville, pour renforcer leur activité. Nous organisons notamment, des afterworks pour les entrepreneurs de l’économie circulaire afin qu’ils puissent faire remonter leurs besoins, leurs problématiques, générer une solidarité… en faisant émerger une intelligence collective.
En termes d’emploi, quel impact a l’économie circulaire ?
V.T. : Je pense que dans le BTP des métiers émergeront et seront capables de réaliser la liste des matériaux disponibles ou seront liés à la déconstruction de bâtiments et non plus la démolition. Aujourd’hui, nous sommes dans un système où l’on jette, contrairement à l’économie circulaire où les objets se réparent cela créera des métiers liés à l’entretien et la réparation. L’un de nos objectifs est aussi de développer l’emploi à travers l’économie circulaire.
Pourquoi travailler avec la MiE ?
T.P. : Notre mission c’est de faire émerger et accompagner les projets d’économie circulaire sur le territoire. Pour cela, nous pouvons accompagner des porteurs de projets à développer leur réseau ou trouver des gisements de déchets. C’est dans ce cadre-là que nous avons rencontré la MiE, et Magali POURRAT, qui rencontre des porteurs de projets sensibilisés à ces problématiques. Nous sommes prêts à travailler ensemble sur des ateliers de sensibilisation, dès que l’occasion se présentera.
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